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13 août 2008 3 13 /08 /août /2008 19:23

Dès son spectaculaire épisode pilote, Lost suscite la curiosité de millions de téléspectateurs à travers le Monde, devenant en un rien de temps une série événement et un rendez-vous attendu. Pourtant, très vite, la série surprend et s’oriente dans une direction où on ne l’attendait pas. Alors qu’il aurait été facile d’alimenter des épisodes avec de simples questions de survie, Lost choisit un tout autre registre et prend le parti d’écarter ces préoccupations bien trop futiles et matérielles pour quelque chose de plus complexe, de plus passionnant aussi. C'est ainsi que, dès le premier épisode, le "monstre" fait une entrée remarquée et remarquable. Le ton est donné : Lost ne sera pas une série comme les autres. Et effectivement, jamais une histoire n’aura été aussi riche. Mais puisque le scénario est complexe, il aura fallu une saison entière pour en poser les bases.

Ainsi, la première saison aborde très peu les questions de survie en milieu hostile, pour mieux se concentrer sur la nécessité de survivre aux autres et surtout… à soi-même. Les Disparus effectuent un véritable voyage initiatique à la recherche d'eux mêmes, au cour duquel ils vont devoir affronter et surmonter leurs démons intérieurs. L'île agit comme un miroir qui les mettrait subitement face à eux-mêmes, révélant par la même leurs fêlures et le crash apparaît finalement comme une chance pour eux de trouver une certaine paix intérieure. Car chacun des personnages a sa part d'ombre, son lot de secrets plus ou moins avouables. Perdus sur une île, les personnages ont une chance de découvrir qui ils sont vraiment. Et nous aussi par la même occasion, par le biais des flash-backs. Si le procédé n'est pas nouveau, sa récurrence et l'utilisation qui en est faite sont en revanche tout à fait novateurs. Les scénaristes ont effectivement élaboré pour chacun des personnages une démonstration implacable, presque scientifique, qui tend à expliquer leurs actes sur l’île. Chacune des saisons nous renseigne un peu plus sur leurs réelles natures. La première saison aura suffit pour que nous nous attachions suffisamment aux personnages au point de vouloir connaître la suite de leurs aventures, la preuve en est avec le condensé d'émotions suscité par la scène de l'embarquement (là où tout a commencé) qui clôt brillamment la saison.

Mais ce final annonce surtout la couleur de la suite qui va reposer en grande partie sur la confrontation opposant Jack à Locke, le médecin au philosophe, la passion à la raison. Pour autant et malgré un final au suspens insoutenable, la deuxième saison s’avère décevante, puisqu’elle accuse d’une sérieuse baisse de rythme. L’ouverture de la trappe, loin d’avoir apporté les réponses attendues par les fans, suscite au contraire d’avantage d’interrogations. Les téléspectateurs les moins patients s’en arrachent les cheveux et, pour le plus grand bien de leur santé mentale tournent le dos à la série. Alors que le meilleur reste à venir...

A chaque nouvelle saison, les scénaristes font preuve de leur talent en réussissant à intégrer de nouveaux personnages sans que cela ne porte atteinte à la cohésion de la série, qui se déroule pourtant sur une île déserte coupée du reste du monde ! La troisième saison ne fait pas exception à la règle, centrée sur les Autres, elle permet à la mythologie déjà fort riche de la série de prendre à nouveau de l'épaisseur. On apprend ainsi que Ben est à l'origine du meurtre des membres originaires du projet Dharma, ce qui lui a permis de prendre le contrôle de l'île pour des raisons qui demeurent obscures. Plus violente, les personnages y sont plus que jamais torturés, parfois au sens propre d’ailleurs.

Le final de cette troisième saison reste à ce jour le plus grand coup de force des scénaristes. Comme à l’accoutumée, il annonce de quoi sera faite la suite. Laissant d'abord croire aux téléspectateurs incrédules que Jack et Kate se connaissaient avant le crash, il apparaît assez vite que quelque chose ne colle pas et nous finissons par comprendre que ce que nous prenions pour des flash-backs sont en réalité des flash-forwards. A travers son schéma narratif, ce sont les bases même de la série qui sont remises en cause, et pourtant tout semble couler de source, la série suit sa dynamique. Les scénaristes réussissent ainsi brillamment à relancer l’intérêt et prouvent par la même qu’ils maîtrisent tout de leur histoire.

Dans la quatrième saison, les révélations fusent et font l’effet de véritables bombes. Benjamin Linus et ses yeux qui font peur sont une nouvelle fois au coeur de l'intrigue mais, une fois n’est pas coutume, notre opinion à son égard évolue. C'est l'une des qualités de la série: rien n'est figé, tout évolue en permanence, à commencer par nos sentiments à l'égard des personnages qui sont particulièrement humains, c'est à dire ni foncièrement bion, ni foncièrement mauvais. En rejetant toute forme de manichéisme, Lost dépeint la vie comme une suite de choix à faire et de défis à relever.

L'intrigue, cruelle, avance inévitablement vers son issue programmée, laissant entendre que seulement six des Disparus vont quitter l’île. Pour autant, reprendre leurs vies là où ils les avaient laissées, le souvenir de ce qu'ils ont vécu sur l'île et de ce qu'ils y ont appris en plus, ne saura pas sans difficulté. Nous pouvons alors enfin comprendre la dernière scène de la saison précédente dans laquelle un Jack abattu confie à Kate qu'il veut plus que tout retourner sur l'île. La boucle est bouclée. Les téléspectateurs remettent les pièces du puzzle en place, Lost n’a jamais été aussi passionnante. Pour autant, des questions subsistent et promettent de nouveaux moments d'exaltation. Car, qui n'a jamais frissonné en entendant les fameux "tadadam... tadadam... TADADAM... TADAAAAAAAAAAAAA DAM" qui ponctuent chaque révélation ?!

En tout état de cause, avec des qualités scénaristiques et de réalisation indéniables, Lost s’affirme comme étant la série de ce début de siècle.



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31 juillet 2008 4 31 /07 /juillet /2008 20:58

Hier, la bande-annonce du dernier Harry Potter daignait enfin se montrer sur la toile, ce qui n’a pas été sans provoquer un événement quasiment aussi important que la sortie du film lui-même. Il faut dire que les fans du sorcier à lunettes l'attendaient, piaffant d'impatience, depuis un bon moment déjà.

Et bien, j'ai solennellement décidé de ne pas regarder cette bande-annonce, afin de sauvegarder l'effet de surprise. Oui mais voilà, étant plutôt curieux de nature, je ne suis pas certain de réussir à tenir jusqu’à la date fatidique. En réalité, je me souviens d'avoir visionné celles des deux précédents films une bonne dizaine de fois avant de me rendre au ciné, en bavant devant mon écran. Et je crois que ce fut une erreur. J'ai été très déçu à la découverte des films, comme c'est généralement le cas quand je tombe amoureux d'une bande-annonce avant d'avoir vu le film (ce fut encore le cas récemment avec la bande-annonce parfaite de Lord of War).

Il faut dire aussi que les bandes-annonce des Harry Potter sont toujours très réussies même si elles sont également très trompeuses quant au contenu des films dans le sens où elles reflètent mal l’ambiance en nous promettant d'avantage d’action qu’il n’y en a réellement. Ensuite, je dois avouer que les choses prennent une tournure qui me rassure peu. Le fait est que les films ne sont pas ce qu’ils devraient être, L’Ordre du Phoenix aurait pu et aurait dû être un thriller politique.

Mais voilà, j’ai lu les livres et c’est à chaque fois un réel plaisir pour moi de voir retranscrit sur grand écran ce que j’ai aimé lire. D'ailleurs, s’il reste fidèle au livre, ce film ne s’adressera clairement pas aux novices, l’intrigue étant presque intégralement centrée sur le passé de Voldemort. J’attends beaucoup de la fin notamment de l’épisode de la caverne que j’espère angoissant (on peut toujours rêver) et la mort de "les-fans-sauront-qui".

Pourtant, le moment des bandes-annonce est toujours quelque chose que j'apprécie au cinéma, mais je m'interroge de plus en plus sur leur rôle. Le principe d'une bande-annonce est de susciter l’intérêt en un temps limité. Pour se faire, elle s'emploie à mettre en valeur chacun des atouts du film avec des effets pompeux du genre : « d’après une histoire vraiment vraie basée sur des faits réellement réels ». Oui, pour nous mettre l’eau à la bouche, elle ne recule devant rien en allant jusqu'à dévoiler les scènes les plus spectaculaires (si ce n’est pas carrément la fin du film), ce qui n’est pas sans provoquer une certaine frustration chez le spectateur qui se voit, le moment venu, privé de l’effet de surprise qu'aurait du provoquer ladite scène. La bande-annonce se doit finalement d’être assez fidèle à l’esprit du film, mais elle ne doit pas en dire trop non plus, il n’y a rien de plus agaçant qu’une bande-annonce trop bavarde. Alors est-ce une bonne chose de regarder les bandes-annonce ? Il y a bien un cas dans lequel je peux répondre avec certitude et répondre négativement, c'est celui des comédies en général, françaises en particulier. Quand on va voir Bienvenue chez les ch’tis après avoir vu la bande-annonce et bien, il ne reste plus grand chose à se mettre sous la dent (déjà que bon...). Bande-annonce de HP6: ICI.



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23 juillet 2008 3 23 /07 /juillet /2008 17:22

 

L'histoire:

Surgi de nulle part, le phénomène frappe sans discernement. Il n'y a aucun signe avant-coureur. En quelques minutes, des dizaines, des centaines de gens meurent dans des circonstances étranges, terrifiantes, totalement incompréhensibles. Qu'est-ce qui provoque ce bouleversement radical et soudain du comportement humain ? Est-ce une nouvelle forme d'attaque terroriste, une expérience qui a mal tourné, une arme toxique diabolique, un virus qui a échappé à tout contrôle ?
Pour Elliot Moore, professeur de sciences, ce qui compte est avant tout d'échapper à ce phénomène aussi mystérieux que mortel. Avec sa femme, Alma, ils fuient en compagnie d'un ami, professeur de mathématiques, et de sa fille de huit ans. Mais très vite, il devient évident que personne n'est plus en sécurité nulle part.
Pour avoir une mince chance de survivre, Elliot et les siens doivent à tout prix comprendre la véritable nature du phénomène, et découvrir ce qui a déchaîné cette force qui menace l'avenir même de l'espèce humaine...

Ma note pour ce film:  2,5/ 4.

A une époque où nous sommes bombardés d’images chocs à tel point que nous en sommes presque blasés, Shyamalan redonne aux images une certaine valeur. Au mot « peur », mon dictionnaire donne la définition suivante: « sentiment de forte inquiétude, d’alarme en présence ou à la pensée d’un danger, d’une menace ». Dans Saw, on perd de vue ce qu'est réellement la peur, comme si on ne pouvait rien ressentir à partir du moment où le sang ne gicle pas et où les personnages ne se font pas étriper. Les images ne provoquent plus la peur mais plutôt du dégoût, car le danger, le risque est devenu certitude. On assiste ainsi à une sorte de surenchère malsaine de violence gratuite. Shyamalan fait tout l’inverse, il revient aux fondamentaux, à la peur réelle, basique, primaire même. Il avance à contre-courant. A une époque où le cynisme est de rigueur, il croit encore en l’amour. Son œuvre fait preuve d’un certain lyrisme et elle est donc parfois pathétique.

Le nouveau Shyamalan est-il réellement l’infâme navet annoncé ? Peut-être bien mais en réalité, j’ai du mal à comprendre ce que l’on reproche au réalisateur de Sixième Sens et Incassable. Là où d’autres se seraient servis du sujet pour livrer un message écolo empli de bons sentiments hypocrites, Shyamalan sait rester intègre, il prend des risques et fait une nouvelle fois le choix du respect du public. Alors qu’il aurait pu faire quelque chose de beaucoup plus facile (et rentable), il nous livre un film simple et sincère. Il réussit à chaque fois à mettre en scène avec beaucoup de sensibilité et d’intelligence des spectacles subtils: Shyamalan est un réalisateur au service de ses films. Dès lors, on ne peut qu’apprécier la sincérité de sa démarche ainsi que sa propension à nous transmettre sa passion pour des histoires qui, d’une part, ont un sens et qu’il sait d’autre part raconter à la perfection. Le Jour d’Après ou Je suis une légende relèvent d'avantage d’un jeu de séduction des spectateurs à grand renfort d’effets spéciaux et scènes apocalyptiques et pourtant Phénomènes s'avère être bien plus angoissant. D’ailleurs, l'idée de départ est ici absolument fascinante, c’est ce qu’il en fait qui l’est certainement moins. Car si dans Phénomènes la nature se rebelle et se révèle redoutable en ennemie insaisissable, l’effet recherché par le réalisateur n’est pas toujours atteint. Il est, pour le coup, assez maladroit. On le sent par exemple embarrassé par l’histoire d’amour qu’il a lui-même créée entre les deux personnages principaux et dont on a par ailleurs des difficultés à saisir l’intérêt.

Au final, la sauce ne prend pas, on ne ressent pas toujours la panique des personnages et certains des effets employés par le réalisateur finissent par tomber à l’eau. C’est sans doute qu’avec Phénomènes, Shyamalan s’éloigne de trop de ce qui fait habituellement la force de ses films. Pour commencer, le film ne comporte pas de twist final, ce qui n’est nullement gênant. Ensuite, la peur et la tension résident habituellement dans ses films moins dans des images chocs que dans des situations. Or, elle est ici beaucoup plus explicite puisque la scène du double meurtre des enfants vient contredire cette règle. La violence n'est plus seulement suggérée. Mais le plus gênant reste certainement l’existence de séquences purement explicatives alors que le réalisateur a pour habitude de procéder par sous-entendus. Il choisit sur ce point la facilité avec des scènes telles que la réunion des professeurs ou encore celle de l’émission de télévision par le biais de laquelle un scientifique tente d'expliquer le « phénomène ». Ces scènes constituent autant de coupures dans la continuité du récit et dans la tension qui devrait y régner. Une nouvelle fois, le film est trop explicite et nous mâche le travail. Pour finir, la menace est mal présentée et elle est d’autant plus difficile à saisir qu’elle semble n’obéir à aucune logique. Cette absence de règle est très déroutante même si elle ajoute dans le même temps à la tension de l’histoire en donnant l’illusion que tout peut basculer à tout moment.

Finalement, à l’image de son affiche, Phénomènes est la plupart du temps insipide. Mais il reste pourtant de très bonnes choses dans ce film bancal. On retrouve tout le génie de Shyamalan et la puissance de ses idées dans la scène du chantier par exemple qui est excellente. L’ensemble du passage se déroulant chez la vieille ermite est flippant et le dénouement est également très bon. La « maison test » est un symbole fort de l’homme contournant les lois de la nature en cherchant à s’enfermer dans un monde artificiel. Dès lors, il convient de se demander si Phénomènes est un navet avec deux bonnes idées qui se courent après ou alors un bon film qui n'échappe pas à quelques erreurs de parcours. Je choisis la deuxième option : subtil mais inégal.



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16 juillet 2008 3 16 /07 /juillet /2008 18:26

Il est bien difficile lorsqu’on tente de trouver une explication aux mystères de Lost de s’en tenir à des théories purement rationnelles. Aux premiers abords comme à ses débuts, la série semble parfaitement ancrée dans la réalité, mais bien vite, l’île est le théâtre de phénomènes flirtant de plus en plus avec le paranormal. Les bruits étranges provenant de la jungle, l’ours polaire déracinant les arbres sur son passage, l’inquiétante fumée noire et autres esprits en tout genre viennent en effet compliquer les choses et semer le doute dans l’esprit des téléspectateurs, partagés entre passion et raison. Et dans celui des Disparus à l’image du bras de fer auquel se livrent Jack, l’homme de science et Lock, le philosophe persuadé que l’île a une âme. Les deux personnages entrent ouvertement en conflit dès la deuxième saison au sujet du décompte sensé annoncer la fin du monde dans le bunker. Cette saison, en plus d'accuser une sérieuse baisse de rythme, présente le défaut de donner l’impression aux téléspectateurs que les scénaristes manoeuvrent à l'aveuglette. Elle remet directement en cause la nature même de la série. Lost est-elle une série de science-fiction ?

Le dénouement approchant (la fin de Lost est d’ores et déjà programmée, la série s'arrêtera au terme de sa sixième saison) laisse présager des révélations surprenantes et au final, ce sont les scénaristes qui auront le dernier mot. Mais ne serait-il pas frustrant d’apprendre que la fumée est… une fumée noire et qu’il ne se cache aucune explication rationnelle derrière ? Le recours à des phénomènes paranormaux pourrait apparaître comme une solution trop facile permettant aux scénaristes de se décharger de toute explication.

Dans la saison 4 actuellement diffusée en France, la tension entre les deux figures centrales de la série atteint son paroxysme. La guerre est clairement ouverte et avec elle, les coups bas les plus odieux sont permis, obligeant presque le téléspectateur à choisir son camp. Dans le même temps, la série rassure puisque les révélations qui y sont données semble définitivement ancrer la série dans le réel en optant le plus vraisemblablement pour des expériences scientifiques sur fond de complot. Mais il reste encore à savoir comment les scénaristes vont expliquer l'existence de Jacob, de la fumée noire ou encore les apparitions de Walt. Pour le moment, force est de constater que tout est on ne peut plus logique et cohérent. Mais les fans sont attentifs et ne laisseront rien passer !



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4 juillet 2008 5 04 /07 /juillet /2008 14:29

 

L'histoire:

 

Lorsqu'il apprend la séparation de ses parents qu'il refuse, Frank Abagnale Jr décide de quitter le foyer familial. Jouant de son charme naturel, il jongle avec les identités et les chèques factices pour mener la grande vie. Véritable caméléon, Frank revêt des identités aussi diverses que celles de pilote de ligne, de médecin, de professeur d'université ou encore d'assistant du procureur.

Dans les années soixante, le jeune Frank Abagnale est passé maître dans l'art de l'escroquerie, allant jusqu'à détourner 2,5 millions de dollars et à figurer sur les listes du FBI comme l'un des dix individus les plus recherchés des Etats-Unis.

Carl Hanratty, agent du FBI à l'apparence stricte, se fait alors un devoir de l'arrêter, mais il semble cependant insaisissable et lui échappe à maintes reprises...

D'après une histoire vraie.

Ma note pour ce film: 4 /4.

Ce film est très réussi, ce qui est finalement guère surprenant au regard du talent des différents participants. Une nouvelle fois, tout semble couler de source, tout paraît évident. La construction du film et la manière dont s’enchaînent les différents événements sont très bien pensées, on a par ailleurs de très bonnes idées de mise en scène. Le générique de début est génial et la musique de John Williams excellente. Un film envoûtant, amusant mais jamais grotesque.
 

 « Deux petites souris tombent dans un seau plein de crème... »

Il est des films qui n’ont l’air de rien et qui pourtant nous emmènent loin, sans même que l’on s'en aperçoive. Arrête-moi si tu peux fait partie de ces films à la dimension quasi-spirituelle. C'est un voyage que l'on pourrait recommencer sans jamais se lasser. C’est un film magique mais sans artifice et fioriture inutile. Si tout est question de dosage, Steven Speilberg réussit ici un sans faute, il met "juste ce qu'il faut" de chaque ingrédient. Comme cela arrive parfois, les images envoûtent et il se passe quelque chose de peut-être un peu surnaturel.
Frank incarne le rêve américain qui veut que tout soit possible. Il change à volonté d’identité comme pourrait le faire un enfant jouant avec des costumes. Il s’imagine tour à tour pilote, médecin ou encore assistant du procureur. Mais Frank a atteint un moment de sa vie où il bascule vers l’age adulte et n’est plus tout à fait un enfant. Il est coincé entre l’adolescence et l’age adulte et c’est pourquoi il fait plus que de s’inventer des personnages, il les fait vivre, il est eux. C’est comme un jeu mais ça n’en est pas tout à fait un...

En tout cas, pour Karl, l'adulte agent du FBI à la vie grise et bien rangée, ça n’a rien d’un jeu. Il est intéressant de voir évoluer le lien si particulier qui se forme entre les deux personnages. Leurs rapports sont à la fois fait de provocation et de respect mutuel, de bienveillance aussi dans une certaine mesure. Et au fond, je crois que Karl aimerait être capable de faire comme l'escroc qu'il poursuit, de suivre ses envies.
La famille est la toile de fond sur laquelle se déroule l'intégralité de l'histoire. Elle en est le déclencheur en provoquant la fuite de Frank et reste par la suite le moteur de l'histoire. On en revient toujours à la famille, en particulier au travers des parcours des deux personnages et leurs vies de famille qui ont subitement volé en éclat. Ils recherchent un idéal qu’ils ne peuvent atteindre parce qu’il ne dépend pas uniquement d’eux.
 

« - Je suis ton père
- Alors dis-moi d'arrêter

- Tu ne peux pas. »


Au savoir faire de Steven Spielberg vient s’ajouter le prestigieux casting qui est irréprochable. Leonardo DiCaprio, comme souvent excellent, prouve une nouvelle fois toute l'étendue de son talent en incarnant son personnage avec beaucoup de subtilité. Il réussit à lui donner un charme et une vraie humanité qui font qu'on se prend d'affection pour cet escroc. La complémentarité avec Tom Hanks est évidente et les seconds rôles sont tout aussi excellents avec Nathalie Baye et Christopher Walken.

 



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19 juin 2008 4 19 /06 /juin /2008 18:34

L'histoire:

Le Monde de Narnia : chapitre 1 conte la lutte entre le bien et le mal qui oppose le magnifique lion Aslan aux forces des ténèbres dans le monde magique de Narnia. Grâce à ses sombres pouvoirs, la Sorcière Blanche a plongé Narnia dans un hiver qui dure depuis un siècle, mais une prédiction révèle que quatre enfants aideront Aslan à rompre la malédiction. Lorsque Lucy, Susan, Edmund et Peter Pevensie, quatre frères et soeurs, découvrent ce monde enchanté en y pénétrant à travers une armoire, tout est en place pour une bataille de proportions épiques...

 

 

Ma note pour ce film: 1,5 /4.

Et si adapter Le monde de Narnia au cinéma avait été une fausse bonne idée ? Pourquoi vouloir à tout prix en faire une histoire qui se regarde avec les yeux ? Après tout, Narnia aurait pu rester un monde que les enfants fabriquent dans leur imaginaire en lisant l’histoire. Ça aurait pu rester une histoire qui se regarde avec l’esprit, parce que c’est formidable de penser que, bien qu’il s’agisse rigoureusement des mêmes mots, chaque lecteur se les représente d’une manière unique, qui lui est propre et qui ne ressemble à aucune autre. Ce qui pourra ressembler à un détail pour l’un sera considéré comme capital par un autre. Au lieu de ça, Narnia version cinéma donne une version unique de l'histoire, qui se veut universelle. Mais voilà, les récents succès au box-office des Harry Potter et de la trilogie Seigneur des Anneaux ont rendu l'adaptation presque inévitable. Et cette version de l’histoire aurait pu être intéressante mais il aurait fallu pour cela qu'elle corresponde à la vision personnelle qu’en a le réalisateur. Or, le film est des plus impersonnels. Comme il se doit de plaire au plus grand nombre, il tente d’englober le plus d’interprétations possibles, ce qui conduit à en faire un produit extrêmement lisse épuré de ses moindres aspérités et dont les détails ont été gommés.

Si les effets spéciaux sont dans l'ensemble plutôt réussis, on ne peut pas en dire autant du scénario. Je me suis toujours demandé pourquoi ce genre de blockbusters nous propose des histoires toujours plus navrantes alors qu’il serait si simple de faire quelque chose de vraiment bon en compliquant un minimum les choses. Bien sûr, il s’agit dans ce cas précis de l'adaptation d'un roman mais rien n’empêchait de travailler le scénario et par la même occasion d’évacuer discrètement le Père-Noël. L’histoire comporte de nombreux défauts parmi lesquels le plus gênant reste sans doute l’absence totale de règles régissant ce monde, les héros ressuscitant par exemple à volonté. S'il peut s'avérer amusant de modifier les règles en cours de route, on ne peut jouer à aucun jeu sans avoir au préalable établi des règles de base. Il manque donc une cohérence, une certaine logique dans la manière dont les différents événements s’enchaînent. Pire encore, l’histoire est par moment tellement grotesque que les séquences les plus dramatiques prêtent à sourire et donnent l’impression d’avoir à faire à une sorte de parodie du Seigneur des Anneaux (Gandalf devenant le Père-Noël). A côté de ça, les méchants sont méchants, les gentils sont gentils et les héros agissent héroïquement. Circulez y’a rien à voir !

Cette adaptation aurait été réussie si son réalisateur avait donné une lecture personnelle du roman de C.S. Lewis. Au lieu de ça, le film ressemble à une gigantesque publicité dans laquelle des enfants agitent des épées en plastique. Les personnages ne sont ni trop minces ni trop gros. Ni trop blonds ni trop bruns. Le film fait tout pour nous plaire et manque cruellement de ce fait de personnalité. Ça ressemble à de la féerie, ça a la couleur de la féerie mais ça n’en est pas. Ou alors si, c’est de la féerie en boite, avec colorant et arôme artificiel. On a des larmes industrielles fournies par des acteurs bien coiffés et bien maquillés (même les blessures sont faites de fins traits nets et précis) mais sans aucun charisme. Le Monde de Niania ressemble à un film produit à la chaîne, noyé au milieu de beaucoup d’autres quasi-identiques, déjà produits ou à venir. En voulant faire le film de tout le monde, Andrew Adamson a fait le film de personne.

En réalité, je crois que j’ai compris avec ce film l’ennui que peut ressentir devant un Harry Potter un spectateur qui n’aurait pas lu les livres. Ceux qui ont lu la saga pourront sans doute prendre du plaisir à en découvrir la transposition sur grand écran. Il en est de même pour les jeunes enfants qui doivent pouvoir y trouver leur compte. Ça doit même être un bon moment à passer en famille. Mais ça s'arrête là.



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9 mai 2008 5 09 /05 /mai /2008 18:08

L'histoire:

 

2027: plus d'enfant, plus de futur, plus d'espoir.

Dans une société futuriste où les êtres humains ne parviennent plus à se reproduire, l'annonce de la mort de la plus jeune personne, âgée de 18 ans, met la population en émoi.

La résignation a engendré à travers le monde un climat de violence, d’anarchisme et de nihilisme exacerbé. Seule la Grande-Bretagne a réussi à éviter cette descente aux enfers en se dotant d’un régime totalitaire. Devenue l’ultime espoir d’une humanité déboussolée, elle attire des réfugiés du monde entier, capturés dès leur arrivée et impitoyablement rejetés à la mer.

Au même moment et alors que cela ne s'était pas produit depuis une vingtaine d'années, une femme tombe enceinte et devient par la même occasion la personne la plus recherchée de la Terre. Théo Faron se charge sous l'impulsion de son ex-femme de sa protection.

Ma note pour ce film: 3,5 /4.

Les Fils de l'Homme est bel et bien un film d'action, mais Alfonso Cuaron réussit à ne jamais tomber dans la facilité et insuffle au film sa forte personnalité. Il s'agit également d'un film d'anticipation mais là encore, le réalisateur évite avec brio les pièges de ce genre. Au final, il nous livre un regard aussi personnel qu'inédit du futur mais qui n'en reste pas moins très crédible. Le film assume jusqu'au dénouement son ton sinistre et ce qu'il a de formidable, c'est qu'on sent qu'il ne s'agit à aucun moment de faire plaisir au spectateur mais plutôt de servir d'électrochoc.

Avec Les Fils de l'Homme, Alfonso Cuaron réussit en quelque sorte à joindre l'utile à l'agréable. Son film est avant tout un film d'aventure et il comporte logiquement son lot de scènes d'action. Pour autant, il n'est évidemment pas dénué de tout message. Au travers d'une image apocalyptique du futur, il nous fait d'abord prendre conscience du miracle de la vie et ensuite que nous ne sommes pas les maîtres du jeu, que nous ne décidons pas des règles du jeu.

Ce qui rend ce film si effrayant et ce qui fait sa force, c'est avant tout son extrême réalisme. On se sent proche de ce futur, parce qu'on a l'impression que c'est en quelque sorte l'évolution logique de ce qui existe aujourd'hui. C'est notre monde d'aujourd'hui que l'on aurait coloré en gris. Le scénario, parce qu'il s'inspire du présent et du passé pour déterminer le futur, nous montre comment nos actes d'aujourd'hui fabriquent le monde de demain. En ce sens, ça ne se limite pas à un simple film d'anticipation où on aurait des voitures volantes et des robots omniprésents: c'est un film sur le présent, le passé, le futur. On ressent bien chez les personnages, un sentiment de résignation, l'impression d'avoir emballé la machine et de ne plus pouvoir l'arrêter, d'en avoir perdu le contrôle.

 « C'est incroyable ce que peut devenir le monde sans les voix des enfants. »

L'histoire semble n'avoir souffert d'aucune concession pour plaire au public, elle est violente et brutale. Elle ne ménage pas le spectateur, pas plus que ses personnages. On se sent immédiatement proche du personnage principal interprété par Clive Owen qui est un parfait anti-héros ne ressemblant en rien à ce qu'on a l'habitude de voir. C'est simplement une personne ordinaire entraînée presque par hasard dans une mission qui le dépasse. On se sent proche de lui également parce que la réalisation fait tout pour ça, on participe activement à cette chasse à l'homme: on voit ce qu'il voit (de par les mouvements de caméra), on entend ce qu'il entend. La technique est d'ailleurs a plus d'un égard tout à fait innovante, les longs plans séquence donnent une certaine crédibilité aux images, un aspect de documentaire et un effet "temps réel". On peut également apprécier la pluralité de lignes de lecture dont bénéficie l'intrigue car si la chasse à l'homme occupe une place importante, l'histoire personnelle du héros n'est pas pour autant mise de côté et inscrit l'histoire dans un contexte de rédemption.

Pour terminer, voici une information qui ne manque pas d'intérêt: le film va être adapté... en série télévisée! David Eick, le producteur exécutif de Bionic Woman prépare actuellement un pilote pour la chaîne Sci-Fi. La série, à laquelle aucun des acteurs du film ne participera, reste donc à l'heure qu'il est un projet. L'histoire devrait cependant être plus proche du roman original de P.D. James que ne l'est le film. Source: ICI (scifi.com)



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1 mai 2008 4 01 /05 /mai /2008 22:11

Si les séries policières semblent avoir toujours connu un joli succès, on assiste depuis quelque temps à une véritable déferlante. Chacune de ces séries (ou tout du moins les plus populaires) présente une particularité, mais bien souvent il ne s’agit que d’un prétexte pour reprendre un concept qui marche. Ainsi, Les Experts met en avant l’aspect scientifique des enquêtes. NCIS a fait de l’humour sa marque de fabrique. Cold Case tente de se démarquer par ses flash-backs récurrents. Dans FBI : portés disparus, les enquêtes ne débouchent pas systématiquement sur des meurtres. Bones s'intéresse en toute logique aux os, les équations mathématiques sont au centre de Numbers et dans Médium, les visions de l'héroïne l'aide à résoudre les énigmes les plus mystérieuses. Tout un programme. Mais malgré ça, toutes ces séries se ressemblent beaucoup. Et c'est sans parler de toutes les autres. Certaines semblent d'ailleurs se livrer une concurrence sans merci dont l'enjeu consiste à trouver des noms toujours plus ridicules, et la compétition est rude avec des titres tels que: Esprits criminels, New York Police Judiciaire, New York, section criminelle, Las Vegas... Et puis on a aussi le cas des séries françaises qui sont toutes rigoureusement identiques et dans lesquelles le nom des personnage est la seule variante: Julie Lescaut, Navarro, Une Femme d’honneur qui semblent exister depuis toujours et les petites nouvelles: RIS ou Paris enquêtes criminelles. Bref, la liste est très longue...

J'éprouve quelques difficultés à comprendre l’extraordinaire engouement suscité par ces séries et en particulier par Les Experts dont chaque diffusion est une garantie de bonne audience pour TF1 et cela quand bien même l’épisode aurait déjà été diffusé trois fois. C’est donc tout naturellement que la chaîne privée a acheté les droits de diffusion jusqu’en 2017. Oui, les experts de l'audimat vont nous poursuivre encore pendant un certain temps. Forte de son succès, Les Experts a même été déclinée en trois séries dérivées. Peut-être aurons-nous la chance de découvrir un jour Les Experts Meulun, qui sait ? Ces séries sont particulièrement indigestes. En les regardant, je ne ne me sens pas le moins du monde impliqué dans ces histoires abracadabrantes et l'issue des investigations de nos héros jouant aux petits scientifiques m'importe peu. Pour dire, je trouve cela tellement peu intéressant et ennuyeux à souhait que, la plupart du temps, je finis par décrocher. Et s’il y a bien une chose à ne pas faire devant Les Experts, c’est de décrocher. C'est la garantie de ne plus rien comprendre à l'épisode. D’ailleurs, je dois avouer que bien souvent, même sans décrocher, je ne comprends rien, la faute à des dialogues d'une formidable absurdité et platitude ! Pourquoi ont-ils toujours besoin de se lancer à tout bout de champ dans de longues tirades du genre…

Puisque son bras forme un angle de 45° avec le sol, que le soleil venait de la cuisine et comme 3+10=13, on arrive donc à 382. Or, il semblerait que ses molécules hydrostatiques aient été hyplotisées par le zinctuosite de son foie. Et comme tous les oiseaux bleus qui font cui-cui volent à moins de 100 mètres du sol puisque ma grand-mère habite à deux pas d’ici…

En plus, aucun élément ne nous est donné pour nous permettre d'arriver à la solution par nous-mêmes. On est donc condamné à rester passif et à s'en remettre aux tergiversions de nos héros qui finissent toujours par en conclure d'une manière triomphale et la larme au coin de l'oeil:

Il ne peut pas être le meurtrier !

Et on est bien obligé de leur faire confiance ! Pourtant, je ne suis pas certain que leurs magnifiques raisonnements aient réellement un sens. Quoi qu'il en soit, tout ça est donc pour moi un flot de paroles qui m’agressent les oreilles et grille mon neurone. Ce qui n’arrange pas non plus les choses, c’est que les personnages se livrent assez régulièrement à de longues tirades renfermant un nombre inouïs de noms de personnages:

Bonjour Martin, j’ai interrogé Holmes. D'après lui, la nièce du beau-père de la victime aurait pu avoir des raisons d’en vouloir à Jacques qui se serait donc vengé sur Rush en tuant Derrick.

Et imaginez lorsque ce genre de dialogue est combiné au charabia soi-disant scientifique, s'en est finit, je me cogne la tête contre les murs et mon neurone se suicide. Sans doute le problème vient-il de moi et de mon neurone mais ces séries manquent tellement de saveur, elles s'intéressent tellement peu aux personnages que je n'ai pas envie de les suivre.

Le second gros défaut de ces séries, c’est bien évidemment l’absence totale de dimension humaine. Si je ne perçois aucune émotion devant mon écran de télévision, j’ai l’impression que les personnages qui évoluent à l'intérieur n'en ressentent pas plus. Grimson par exemple, affiche le même visage insipide et mono-expressif depuis 71 épisodes ! Gary Sinise est sans doute un excellent acteur mais les personnages restent caricaturales et n'ont jamais les réactions que l'on est en droit d'attendre du commun des mortels. Le pire, c'est que les scénarios font mine de s'intéresser à eux et de les rendre humains en leur inventant des histoires personnelles qui ne fonctionnent pas du tout. Donc, au final, on se contente d’appliquer froidement des raisonnements scientifiques et on enchaîne ainsi les enquêtes.

La seule série que j’arrive à supporter, sans pour autant avoir l’envie de la suivre, c’est Cold Case qui est parfois intéressante et plutôt bien écrite tout en réussissant à se démarquer des autres avec un vrai concept qui lui est propre, une identité visuelle et musicale.



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12 avril 2008 6 12 /04 /avril /2008 20:46

L'histoire:

 

 

 

En 2035, les robots sont devenus de parfaits assistants pour les êtres humains.

 

Le détective Del Spooner enquête sur le meurtre du docteur Alfred Lanning, un chercheur en robotique. Le principal suspect semble être un androïde nommé Sonny. Or, si l'on s'en réfère aux lois de la robotique, les robots ne sont pas dotés de la faculté de tuer... Jusqu'au jour où...

 

Ma note pour ce film: 1 /4.

Un produit lisse et consensuel. Une histoire sans saveur et vidée de toute émotion. Je suis friand de bons blockbusters comme peuvent l'être un The Island ou même à la limite Je suis une légende (imparfait mais néanmoins divertissant) mais j'ai trouvé ce film particulièrement inutile, il représente pour moi tout ce qu'il peut y avoir de mauvais dans un blockbuster.

D'abord, j’ai tendance à penser que ce genre de film formaté nuit à l’imagination du spectateur tellement tout y est plat et convenu. C’est bien simple, dès les premières images, on peut s’imaginer chaque scène et on s'aperçoit à mesure que l’intrigue se développe que tout se déroule effectivement comme prévu. Tout y est, de la bataille finale en passant par le moment où "le gentil fait croire aux méchants qu’il est dans leur camp mais qui en fin de compte (qu’on se rassure) est bien gentil" (c’est vrai qu’on ne s'y attend pas du tout). Bien entendu, à la fin, tout le monde se fait des bisous et moi, j'ai l’impression d’avoir perdu notre temps.

Bien sûr, on peut toujours regarder les images et attendre que les choses se passent. Mais là encore, le film n'est pas entièrement satisfaisant, la faute à des images qui ne sont pas belles. Même les effets spéciaux ne sont pas à la hauteur, notamment s'agissant de la conception des robots. Si leur façon de bouger est plutôt fascinante, il n’en est pas de même pour leur design et surtout leurs yeux qui sont totalement ratés alors qu’il s’agissait précisément de l'élément à soigner pour leur donner une apparence humaine qui les aurait rendu inquiétants (c’était la partie technique de cet article!). Pourtant, il semble bien difficile de déterminer qui des robots ou des hommes sont le plus humain tellement ces derniers sont froids et interagissent d’une manière mécanique. Will Smith et ses muscles font acte de présence, quant à sa coéquipière, je crois que si elle voulait être encore plus transparente, il faudrait qu’elle soit invisible.

En fait, ce film donne l'impression d'être inachevé, il semble encore au stade du simple projet. On en voit encore les traces de fabrication, les intentions du réalisateur sont perceptibles. On sent bien par exemple qu’il a tenu à intégrer à son film une scène d’émotion (la scène du sauvetage), ce qui aurait pu être une bonne idée... si ladite scène avait été réussie. En réalité, elle prête à sourire tellement elle paraît absurde et s’intègre mal au reste. Cette scène n’a d’autre fonction que d’être « le moment d’émotion » et c’est bien ça le problème. Le film en entier donne cette impression d’être fragmenté en de multiples scènes qui gardent toutes une étiquette visible à l'écran. C’est un peu comme si on nous annonçait "attention voici venir la scène d’émotion (c’est le moment où en principe vous devez verser une petite larme)". Bref, c’est tellement peu subtil et caricatural qu’on voit les ficelles qui font que le tour de magie peut fonctionner. Et il n’y a rien de pire que de voir les ficelles qui font que le tour de magie peut fonctionner! Il n'y a rien de pire que de découvrir qu’il y a bel et bien un « truc ». Dès lors, la magie ne peut pas opérer.

Alex Proyas  s'attelle donc à la grande cuisine de la réalisation d'une manière maladroite. Il a pourtant tous les bons ingrédients, mais on a beau avoir tous les ingrédients ça n’est pour autant, qu’au final le résultat est convaincant. Il y a la manière d’associer le tout et de présenter les choses, ce qui suppose un certain talent. Le réalisateur se contente ici de poser ses différents matériaux les uns à côté des autres et au final, il ne nous livre pas un film mais un moment d’émotion raté suivi d’une scène d’action associée à quatre blagues ridicules.



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27 mars 2008 4 27 /03 /mars /2008 20:42

Non, je ne suis toujours pas cinéphile. Mais vous comprendrez que je pouvais difficilement supprimer le mot « cinéphile » de ce charmant titre. Je ne pense pas que mes "fantasmes tout court" intéresse quelqu’un ici. Voici donc, au terme d'une terrible sélection, mes réponses à un questionnaire sympa qui circule en ce moment sur la blogosphère et qui m'a gentiment été adressé par VincentLesageCritique: 5 fantasmes, il y en avait beaucoup d'autres...

1. Tim Burton doit réaliser le dernier Harry Potter. Plus qu’un souhait, c’est pour moi une évidence, je suis persuadé qu’il pourrait apporter à la saga toute la magie et la féerie dont elle a besoin. Il apporterait également un peu de folie à une franchise jusque là un peu trop plate. Il nous livrerait un Harry Potter sombre, très sombre, avec du sang qui gicle, avec des meurtres, avec du sang qui gicle aussi, avec des rires sardoniques qui font froid dans le dos, avec des émotions, et puis avec du sang qui gicle. Ce serait une histoire de magie avec des enjeux politiques, un film qui dépeint la société de notre temps et appuie là où ça fait mal. Ça pourrait même être politiquement incorrect. En tout cas, ce serait une histoire qui parle d’intolérance, de guerre et de résistance, avec des personnages torturés au dedans, avec de la haine et de l’amour. Un Harry Potter avec DU SANG QUI GICLE. Ce serait un vrai film, un film violent pas pour les enfants qui serait, en toute simplicité, le plus grand film qu’on ait jamais fait (oui, rien que ça). 

2. Pouvoir revoir pour la première fois au cinéma Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain (Cherche regard neuf sur les choses, cherche Iris qui n’a pas vu la Rose, comme le dit si bien Renan Luce).

3. Alors là, j'hésite. Etre Johnny Depp l'espace d'une journée. Ou alors vivre une journée dans un film de Tim Burton. Je pourrais, par exemple, visiter la chocolaterie Wonka aux côtés de Edward aux mains d'argent qui nous ferait part de sa vie après son retour forcé au château, Edward Bloom qui nous raconterait les moments les plus croustillants de sa vie et de sa mort (je ne m'en lasse décidemment pas), Ichabod Crane qui nous donnerait des frissons avec ses histoires de chevalier sans tête et Willy Wonka qui n'aurait naturellement pas suivi un traite mot de tout ce qui précède et expliquerait à qui veut l'entendre que "la cascade est des plus importante, elle mélange le chocolat, elle le fouette, elle le rend léger et mousseux, soit dit en passant aucune autre chocolaterie au monde ne mélange son chocolat avec une cascade".

4. Qu’on puisse punir les vilains messieurs qui sont responsables de films qui nous prennent pour des cons, parce qu’il y a vraiment des fois où on peut se sentir insulté. Après, je ne suis pas exigeant sur ladite punition et je reste ouvert à toutes les possibilités. Peut-être qu'on puisse leur jeter des tomates pourries. Ou pire: qu'on leur retire leur financement pour qu'ils ne puissent pas récidiver. Ou pire: qu’on les oblige à regarder leurs films !

5. Me trouver dans une salle de ciné, devant un super film, avec tous ceux j’admire, Audrey Tautou à ma droite, Johnny Depp à ma gauche, entre autres. Et pouvoir regarder dans leurs yeux pour tenter de découvrir ce qui s'y trouve.



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